Réserve naturelle de Boussîre

Parallèlement à l’acquisition de terrains sur la rive gauche de la Warchenne, un autre achat a été effectué le long du « Ruisseau de Chôdes ». C’est un des affluents de la Warchenne, proche de notre réserve naturelle. Une petite vallée oubliée, un havre de tranquilité, un site au caractère encore sauvage, un véritable petit bijou de nature à préserver immédiatement.  L’achat réalisé en 2002 porte sur un ensemble de près de 85 ares.
Délaissées depuis de très nombreuses années, les deux parcelles comportent des zones marécageuses envahies par les saules et les bouleaux. Le long du ruisseau, les aulnes forment une galerie d’arbres qui accentue le caractère sauvage de vallée. Ce vallon humide est le biotope de prédilection de la bécasse qui y est fréquemment observée.  Plusieurs journées de gestion ont permis de dégager le site en éliminant quelques saules.  Une petite parcelle d’épicéas a également été entièrement coupée.
Pour ces nouvelles acquisitions, le Cercle est également intervenu grâce à  son Fonds.

Suite au remplacement par «Elia» de la ligne à haute tension reliant les postes électriques de Bévercé (Malmedy), Stephanshof, Amel et Butgenbach (Renforcement de la Boucle de l’est), la ligne aérienne d’une tension de 70 KV a été remplacée par une nouvelle ligne de 110 KV. Cette modernisation de la ligne électrique a nécessité le remplacement des anciens pylônes par des nouveaux.

Des travaux de grande ampleur ont été ainsi réalisés depuis 2 ans entre Bütgenbach et Malmedy afin de moderniser cette ligne, notamment par la création temporaire de voiries donnant accès à chaque pylône.

Dans la réserve naturelle de Boussire (propriété de Natagora et gérée en partenariat avec le Cercle M-A.Libert depuis sa création en 2002), la ligne électrique traverse le terrain et un pylône a dû être remplacé. Pour des raisons évidentes de sécurité, il n’est pas possible de laisser grandir des
arbres hautes tiges, ni en dessous, ni à proximité directe d’une ligne
électrique. Pessière qui sera transformée en prairie naturelle

Profitant dès lors de ces travaux de modernisation et pour ce faire, de la mise temporairement hors tension de cette ligne, la société «Elia» a fait procéder (via une société forestière) à l’exploitation des arbres situés sous la ligne et dans un périmètre de sécurité le long de celle-ci (exploitation des arbres qui, de toute manière, était prévue dans le plan de gestion).

La coupe de ces arbres a modifié profondément la réserve par une ouverture du paysage, rendant ainsi à une partie de la vallée, l’aspect qu’elle avait il y a une bonne trentaine d’années.
La première pessière exploitée, étant sur un sol plus sec et touchant déjà des prairies de faible valeur agricole faisant partie de la réserve naturelle, sera transformée en «prairie naturelle». L’interdiction d’épandre des amendements et des engrais sur ces anciennes prairies agricoles a permis le développement d’une flore beaucoup plus diversifiée que sur une prairie conventionnelle.

Les travaux ont remis le sol de cette parcelle en lumière et les déchets ont été gyrobroyés.  Elle sera réensemencée par une société spécialisée, de même que la voirie temporaire donnant accès au pylône (après enlèvement des pierres et la remise en état du sol). Pour ce faire, cette société procèdera à la récolte de graines sur les prairies avoisinantes, ainsi aucune espèce de plantes étrangères à la réserve ne sera introduite.

La seconde parcelle exploitée concerne un talus où la présence d’épicéas de grande taille devenait problématique pour la ligne électrique. En bordure de ce talus s’étend une zone humide qui, au fil des années, s’était refermée par la  recolonisation forestière (notamment par des bouquets de saules envahissants). Mais, depuis quelques années déjà, une équipe de bénévoles procède à l’ouverture du milieu lors de journées de gestion. Cette remise en lumière a permis l’extension du Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata) ainsi que la réapparition de la Renouée bistorte (Persicaria bistorta), de l’Orchis tacheté (Dactylorhisa maculata) et de la Scutellaire naine (Scutellaria minor). Un dégagement bénéfique pour les plantes mais également pour les papillons et autres insectes.

Afin de préserver au maximum cette zone humide, l’exploitation de ces épicéas s’est faite par des prairies jouxtant la réserve et en profitant de la présence temporaire d’un autre chemin d’accès conduisant à un autre pylône également remplacé.

Grâce à l’exploitation de ces deux parcelles, la réserve a pris un nouveau visage et est devenue ainsi encore un peu plus sauvage.

Si vous désirez soutenir activement le Cercle M-A Libert dans ses actions de défense de l’environnement, participez, vous aussi, à nos journées de gestion ou versez votre contribution sur le Fonds Marie-Anne Libert pour la protection de la Nature.

Le Conseil d’Administration du Cercle M-A. Libert vous remercie d’avance de votre générosité.

Photo : Daniel Batteux