La réserve naturelle de la Warchenne

C’est en 1995 que la Réserve naturelle de la Warchenne a vu le jour grâce à M. Walter Bodarwé qui a cédé (par bail emphytéotique de 29 ans) 4,3 ha de terrains aux RNOB (Réserves Naturelles et Ornithologiques de Belgique). L’année suivante, le Cercle M.-A. Libert s’est associé aux RNOB pour assurer la gestion de la Réserve. Un protocole de collaboration entre les deux associations a d’ailleurs été signé à cette attention. Une collaboration fructueuse au seul profit de la nature.
DSCN1566

A noter que les espaces replantées étaient déjà  présentes le long des berges et du chemin, aucune nouvelle espace étrangère à la réserve n’y a été introduite. Aujourd’hui, ces plantations commencent à porter leurs fruits puisque noisettes, prunelles, cenelles et autres petits fruits attirent notamment écureuils, grives et merles en automne et en hiver. En 1996, c’est également la dernière année où un fauchage mécanisé de grande ampleur fut réalisé par un agriculteur sur les zones les plus sêches : le colmatage des drains l’année précédente limitant déjà fortement l’accès à  du gros matériel.
1998 : trois faits importants marqueront cette année-là  :
– l’essai de fauchage d’une partie des terrains à  l’aide d’une motofaucheuse adaptée aux zones humides : efficace, mais lent et pénible,surtout pour évacuer le foin;
– l’agrandissement de la réserve par l’achat d’une parcelle sur l’autre rive de la Warchenne;
– d’importantes crues en fin d’été et en automne vont diviser la Warchenne en deux bras : l’un restant dans l’ancien lit de la rivière, l’autre se créant un passage au travers de la réserve. Ce nouveau bras au travers des terrains sera bénéfique pour la réserve : diversité des milieux et apparition de nouvelles plantes : salicaire commune, épilobe hérissé, renouée persicaire, renouée poivre d’eau, ache faux-cresson…
1999 : achat d’un terrain sur la rive gauche de la Warchenne, désormais la réserve forme un bloc de près de 6 ha de part et d’autre de la rivière. Le fonds Marie-Anne Libert est intervenu financièrement dans l’acquisition faite par les RNOB dans l’achat des terrains le long de la Warchenne en 1998 et 1999.

Quelques dates importantes:

1995 : colmatage des anciens drains en vue de relever sensiblement le niveau de la nappe phréatique, redonnant ainsi au terrain son ancien visage de prairie humide.
1996 : deux journée de gestion ont permis de planter près de 350 arbres et arbustes. Le long des berges de la Warchenne, ce sont principalement des aulnes, quelques saules blancs et cerisiers à grappes qui ont été replantés afin, d’une part, de protéger les berges de l’érosion, et d’autre part, de garantir à long terme la présence d’une galerie d’arbres.

Du côté du chemin, le choix s’est porté sur les espaces fruitières principalement : noisetiers, aubépines, prunelliers, viornes, sorbiers,… Ces espaces ont été replantées afin d’étoffer la haie existante et de fournir abris, sites de nidification et nourriture aux oiseaux et aux petits mammifères.

Devant l’impossibilité d’effectuer un fauchage, même en envisageant un système de rotation, le comité de gestion estima que la seule solution était le pâturage extensif par du bétail rustique; highland cattlec’est ainsi que les terrains situés sur la rive gauche de la Warchenne furent clôturés fin de l’année grâce à l’intervention financière de la Région Wallonne. Depuis lors, quelques bovins occupent le site de la mi-juillet à fin novembre. Un éleveur local nous met chaque année quelques Highland Cattle à disposition et collabore ainsi à l’entretien de la Réserve (élevage du Domaine de Chôdes).
2004 : aménagement d’une petite mare en vue de diversifier encore un peu plus l’intérêt biologique de la réserve. Son emplacement lui permettra de bénéficier d’une alimentation naturelle en eau grâce à  l’affleurement de la nappe phréatique. Elle contribuera à la sauvegarde de nombreuses espèces menacées tels les grenouilles, crapauds, tritons ou autres espèces aquatiques. On y aperçoit régulièrement canard colvert, héron cendré, cincle plongeur, bergeronnette grise, bergeronnette des ruisseaux, martin-pêcheur, bécassine des marais, demoiselles et libellules.

A l’exception de quelques emplacements, la végétation était limitée tout au plus à quelques dizaines d’espèces.  Aujourd’hui, après l’abandon de l’agriculture intensive et grâce aux mesures de gestion, la végétation s’est largement diversifiée. Actuellement, se sont plus de 150 espèces différentes de plantes supérieures qui ont été répertoriées.
Tout au long de l’année, de nombreux tapis de fleurs illuminent la parcelle de multiples couleurs : jaune des populages ou des renoncules âcres, rose des renouées bistortes, rose-rouge des lychnis fleur-de-coucou, blanc des marguerites ou de l’achillée sternutatoire, bleu des myosotis…
Parmi les plantes qui ont pris le plus d’extension ces dernières années, on trouve la glycérie flottante, le jonc à  tépales aigus, la wahlenbergie.
Deux carrés permanents ont été installés dans la réserve, chacun de ceux-ci est visité par deux fois par an (mai et juillet) pour y dresser un inventaire botanique.
Chaque année, une ou plusieurs journées de gestion sont prévues dans la réserve naturelle de la Warchenne.  Les travaux qui y sont effectués se déroulent dans une ambiance chaleureuse. Tout qui désire consacrer quelques heures de son temps libre à  la pretection de la nature peut contacter D.Batteux.